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METEO FRANCE - effet de serre

Niveau d'explication :

La valeur moyenne de l' éclairement émis dans l' infrarouge par la surface terrestre peut être calculée (voir l' encart 1 ) et vaut environ 390 watts par mètre carré, chiffre d'autant plus considérable que s'y ajoutent les quantités de chaleur que perd cette surface par conduction et évaporation , et qui représentent 105 W.m - 2 environ ; or, la terre ferme et l'océan ne reçoivent en moyenne du Soleil qu'un éclairement de quelque 160 W.m - 2 (dans le visible et le proche et moyen infrarouge), ainsi que le rappelle l'article de La météo de A à Z relatif au rayonnement solaire . Pareil déficit de l'énergie reçue par rapport à l'énergie dépensée devrait aboutir à un important refroidissement de la surface terrestre : si tel n'est pas le cas, c'est parce qu'il est en fait compensé par la présence dans l' atmosphère de divers constituants chimiques — à commencer par l'eau — qui à la fois absorbent une grande partie du rayonnement infrarouge émis par la surface terrestre et émettent beaucoup de rayonnement vers le bas dans les mêmes longueurs d'onde , assurant ainsi l'équilibre énergétique et la stabilité de température de cette même surface : c'est ce phénomène de rééquilibrage radiatif par absorption et émission atmosphériques que l'on appelle par analogie l'effet de serre (voir l' encart 2 ). La figure 1 résume les pertes en énergie de rayonnement et en quantité de chaleur subies par une Terre à laquelle l' échelle spatio-temporelle choisie pour les moyennes dans le temps (une année) et l'espace (l'ensemble du globe) fournit un équilibre dynamique parfait. On y observe que les constituants atmosphériques absorbent non seulement les flux de chaleur sensible — y compris la transpiration des végétaux — et de chaleur latente (voir l' encart 3 ), mais aussi la très grande majorité des flux de rayonnement infrarouge émis par la surface terrestre : effectivement, sur cet éclairement de quelque 390 W.m - 2 , seuls 30 W.m - 2 environ se perdent dans l'espace interplanétaire après que l'atmosphère les a transmis ; l'autre part du rayonnement, soit environ 360 W.m - 2 , reste "piégée" dans les couches atmosphériques où certains éléments chimiques, et en tout premier lieu l'eau, parviennent à les absorber à un niveau ou à un autre. On assiste là à la première manifestation de l'effet de serre, grâce auquel 465 W.m - 2 (environ) sont conservés dans l'atmosphère sur les 495 W.m - 2 (environ) que libère la surface terrestre par émission de chaleur et surtout de rayonnement infrarouge. La figure 2 schématise la seconde manifestation de l'effet de serre, à savoir l'énorme pouvoir d'émission de rayonnement infrarouge que possèdent en retour les corps chimiques que nous venons d'évoquer, et ce dans les mêmes domaines de longueurs d'onde que ceux du rayonnement de la surface terrestre. L'éclairement perdu par l'atmosphère, qui atteint ainsi 545 W.m - 2 environ, est donc le fait de ces éléments mêmes qui absorbent la majeure partie de l'infrarouge terrestre : on y trouve, outre l'eau, principalement le gaz carbonique , puis le méthane, l' ozone , certains oxydes d'azote, des produits artificiels... Sur ces quelque 545 W.m - 2 , environ 210 W.m - 2 se transmettent à l'espace interplanétaire par diffusion vers le haut et sont définitivement perdus ; mais une part nettement plus grande, correspondant approximativement à 335 W.m - 2 , subit une diffusion vers le bas et finit par être absorbée par la surface terrestre : c'est cette "récupération" d'énergie infrarouge qui permet à la surface terrestre de ne pas se refroidir et qui constitue à proprement parler l'action de l'effet de serre, retournant à la surface du sol et des eaux plus de 80 % du rayonnement infrarouge qu'ils ont émis. bilan radiatif équilibre radiatif EN SAVOIR PLUS Dossier thématique Effet de serre.


Droits de reproduction et de diffusion réservés METEO FRANCE 2003


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