Niveau d'explication :
Ă€ des latitudes faibles, sous lesquelles commence
néanmoins à se faire sentir l'action déviante de
la force de Coriolis sur la circulation générale ,
il arrive fréquemment que des perturbations
atmosphériques se forment au-dessus des eaux très
chaudes de la surface océanique et se propagent
d'est en ouest de part et d'autre de la zone de
convergence intertropicale ; certaines de ces
perturbations tropicales puisent alors dans les
conditions d' instabilité convective où elles
Ă©voluent une Ă©nergie suffisante pour se
transformer, lors de leur parcours, en dépressions
tropicales — la vitesse du vent y est comprise
entre 6 et 33 noeuds , ou entre 11 et 61 km/h — ,
puis, de rares fois, en tempêtes tropicales — le
vent y souffle entre 34 et 63 nÂśuds, ou entre 62
et 117 km/h — , enfin, plus rarement encore, en
cyclones tropicaux, oĂą le vent moyen acquiert une
vitesse au moins Ă©gale Ă 64 nÂśuds, soit 118 km/h.
Ces derniers se présentent comme des dépressions
isolées, en forme de tourbillons circulaires,
appartenant à l' échelle subsynoptique — le plus
souvent, leur durée de vie est de l'ordre de la
semaine et leur diamètre peut aller de 300 à 1 000
km environ. Ces dépressions, que n'accompagne
aucun système frontal (à la différence des
perturbations tempérées), s'organisent autour
d'une zone centrale de quelques dizaines de km de
large, l' oeil du cyclone, où le ciel apparaît
souvent dégagé ; la pression y chute jusqu'à des
valeurs très basses. L'œil est entouré par une
vaste zone de circulation cyclonique , dont les
vents soufflent donc dans le sens inverse des
aiguilles d'une montre pour l'hémisphère Nord,
dans le sens opposé pour l'hémisphère Sud ; cette
zone se compose d'une succession de cellules
convectives emboîtées excessivement puissantes, et
la disposition du système nuageux correspondant,
enroulé en bandes spiralées de cumulus et de
cumulonimbus , apparaît nettement sur les images
satellite .
Les dégâts parfois désastreux qu'apporte un
cyclone tropical aux personnes et aux biens des
régions insulaires et côtières proviennent d'abord
de l'existence de vents d' ouragan : c'est
pourquoi l'ordre de grandeur des caractéristiques
physiques d'un cyclone tropical et les effets
destructeurs produits par celui-ci sont décrits
corrélativement grâce à une échelle d'intervalles
de vitesse croissants classés de 1 à 5, l' échelle
de Saffir-Simpson (d'après les noms de l'ingénieur
américain Herbert Saffir [né en 1917] et du
météorologiste américain Robert Simpson [né en
1912]) ; dans cette Ă©chelle, les vents d'un
cyclone de catégorie 5 dépassent la vitesse de 135
nÂśuds ou 249 km/h. Outre les vents violents ,
cependant, les dangers dus aux cyclones tropicaux
peuvent encore ĂŞtre issus d'autres causes : orages
, pluies diluviennes avec inondations , tornades
tardives, forte houle et, plus que tout, risque d'
onde de tempĂŞte .
Un cyclone tropical ne peut se constituer qu'en
atmosphère humide, sans cisaillements verticaux
importants de vent, là où la température de la mer
excède 26,5 °C depuis la surface jusqu'à une
cinquantaine de mètres de profondeur ; il se
déplace ensuite à une vitesse d'une vingtaine de
km/h selon une trajectoire irrégulière qui, dans
le cas de l'Atlantique par exemple, s'infléchit
vers le nord-est jusqu'Ă se fondre quelquefois
dans le flux d'ouest en se muant en une
perturbation tempérée. La difficile prévision de
cette trajectoire, celle des renforcements,
affaiblissements et régénérations qui en résultent
pour le cyclone et des risques attenants avant
qu'il ne disparaisse une fois atteint le
continent, sont du ressort de certains des Centres
météorologiques régionaux spécialisés (ou CMRS )
du SMTD , tels que le National Hurricane Center en
Floride (pour l'Atlantique nord et le Pacifique
nord-est) et le Centre météorologique régional de
Météo-France à la Réunion (pour le Sud-Ouest de
l'océan Indien).
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Dossier thématique Les cyclones tropicaux .
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