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METEO FRANCE - courant marin

Niveau d'explication :

Tout comme l' air dans l' atmosphère , l'eau de l'océan mondial est un fluide dont les déplacements, dans certaines régions et au moins à certaines époques de l'année, s'organisent en courants horizontaux ou verticaux appelés les courants marins. Ceux-ci, beaucoup plus lents et réguliers que les courants aériens dans l'ensemble, n'en sont pas moins suscités par des facteurs physiques analogues à ceux qui entretiennent la circulation générale des vents , à savoir : l'inégalité de répartition du flux de rayonnement reçu du Soleil par la surface terrestre, qui induit le déplacement d'immenses masses de fluide depuis la zone tropicale jusqu'aux régions subpolaires ; les variations énergétiques imposées par la succession des saisons , qui modulent périodiquement ce déplacement ; la rotation de la Terre sur elle-même, qui tend à le dévier vers la droite dans l'hémisphère Nord, vers la gauche dans l'hémisphère Sud, aboutissant ainsi à la formation de vastes tourbillons permanents ou semi-permanents qui structurent le mouvement général des courants horizontaux. À ces facteurs communs se superposent certaines caractéristiques qui distinguent radicalement les grands mouvements océaniques de la circulation atmosphérique ; on peut citer en premier lieu, à cet égard, leur grande inertie mécanique et thermique — la "mémoire" de l'océan, c'est-à-dire la durée de l'influence d'un état initial particulier sur son évolution ultérieure, atteint plusieurs centaines d'années, tandis que celle de l'atmosphère est de l'ordre de la semaine — et le rôle spécifique joué par leur température , qui détermine leur salinité et donc leur densité (dont dépendent les mouvements verticaux de l'eau). La circulation des courants océaniques est ainsi imprimée non seulement par l'action du vent et des marées , mais aussi par les différences de salinité de l'eau, qui engendrent à l' échelle globale la circulation thermohaline (voir l' encart ) ; cette circulation est infiniment plus lente que la circulation atmosphérique, puisqu'une parcelle d'eau y accomplit en quelque sorte un tour complet en une durée dont l'ordre de grandeur est le millier d'années (pareille lenteur est le lot des courants profonds, alors que les courants de surface, en règle générale, sont relativement rapides). Les courants océaniques peuvent jouer un rôle important dans la météorologie et la climatologie des continents avoisinants. On évoque souvent à ce sujet l'exemple — en partie contestable cependant — de l'adoucissement qu'apporteraient le Gulf Stream et la dérive nord-atlantique au temps et au climat de l'Europe occidentale en comparaison des régions côtières de même latitude en Amérique du Nord. Parmi les nombreuses autres manifestations de cette influence, citons les invasions d'air continental froid et sec au-dessus du courant chaud du Kuroshio, au Japon, qui déclenchent d'intenses chutes de neige après le réchauffement et l'humidification brusques de cet air ; à l'inverse, les remontées d'eaux froides (ou upwellings ) le long des côtes du Pérou ou de Namibie, par exemple, génèrent un déficit thermique qui bloque toute ascendance et entretient l'aridité de ces régions côtières.


Droits de reproduction et de diffusion réservés METEO FRANCE 2003


L'ouvrage est disponible dans toutes les librairies de Papeete au prix de 2950 CFP