Niveau d'explication :
Quelles que soient les nuances que l'on s'efforce
avec persévérance d'introduire entre les " trombes
" et les "tornades", ces deux termes sont
fondamentalement des synonymes et désignent le
même phénomène convectif de temps violent , tel
que le lecteur pourra le trouver décrit dans
l'article relatif aux trombes . En fait, ce sont
surtout les habitudes régionales qui tendent Ã
donner à un terme la primeur sur l'autre : aussi
qualifie-t-on plus souvent de tornades les trombes
terrestres de forte intensité, ces dernières étant
particulièrement fréquentes dans les Grandes
Plaines du centre des États-Unis, où elles portent
le nom de tornadoes , ou de twisters . Une tornade
est donc préférentiellement une tempête
tourbillonnante de petite échelle qui se développe
sous un cumulonimbus , lors d'un orage violent, en
suivant le déplacement du nuage convectif : entre
ce dernier et la surface terrestre, elle prend
véritablement la forme d'une cheminée aspirante,
d'axe sensiblement vertical, qui tourne alors avec
un bruit assourdissant, et à l'intérieur de
laquelle la pression devient très basse (il arrive
que la chute de pression y atteigne 80 hPa ) ; le
diamètre de ce tuba peut atteindre quelques
centaines de mètres, et les vents y dépasser les
400 km/h. Les supercellules favorisent la
puissance des tornades, et les orages
multicellulaires , leur succession par vagues.
Il arrive qu'une tornade parcoure plusieurs
kilomètres : son approche est durant ce temps
matérialisée par l'ensemble des poussières et des
débris de matériaux qu'elle soulève, mais aussi
par le cône nuageux qui descend de la base du
nuage . Bien que sa durée de vie soit relativement
brève — de l'ordre de quelques minutes — , il est
clair qu'une tornade peut provoquer des ravages
considérables, allant parfois jusqu'à faire
éclater littéralement les maisons qui se trouvent
sur son passage. Pour évaluer ce double aspect de
la puissance et du danger des tornades a été
conçue en 1971 une échelle , dite échelle
Fujita-Pearson (du nom des météorologistes
américains Tetsuya Theodore Fujita [1920-1998] et
Allen Pearson [né en 1925]), qui définit l'
intensité d'une tornade à partir d'une
appréciation subjective mais détaillée des dégâts
qu'elle cause aux bâtiments, aux véhicules, aux
arbres, et des projectiles qu'elle engendre ;
répartie en 6 échelons de 0 à 5, cette intensité
est corrélée à des intervalles de variation de la
vitesse du vent (notée de F0 à F5), de la longueur
de la trajectoire suivie par la tornade (notée de
P0 Ã P5) et de la largeur de cette trajectoire
(notée aussi de P0 à P5), d'où sa dénomination
synonyme d' échelle FPP . À titre indicatif, les
dégâts occasionnés par ces échelons d'intensité de
0 à 5, et qualifiés respectivement de "légers",
"modérés", "considérables", "sévères",
"dévastateurs" et "totalement destructeurs",
correspondent successivement aux intervalles de
vitesse suivants en km/h : de 64 Ã 116, de 117 Ã
179, de 180 Ã 251, de 252 Ã 332, de 333 Ã 419 et
de 420 à 512 (ou, en mètres par seconde : de 18 Ã
32, de 33 Ã 49, de 50 Ã 69, de 70 Ã 92, de 93 Ã
116 et de 117 Ã 142).
Les causes de formation de tornades ou de trombes
sont à chercher dans la genèse de rotors ,
mouvements tourbillonnaires d'axe horizontal qui,
à l'image de l' arcus , sont provoqués au sein des
zones d'orage par l'action de cisaillements
verticaux de vent ou bien par celle de courants
verticaux contigus soufflant dans des sens
opposés. Un rotor peut alors être soulevé par une
forte ascendance jusqu'Ã se scinder en deux
tourbillons aux sens de rotation opposés ; dans ce
cas, un seul d'entre eux se renforce, par
convergence du vent vers son axe devenu
sensiblement vertical (c'est, le plus souvent,
celui dont la rotation adopte une circulation
cyclonique ) : à mesure que le tuba ainsi formé
progresse vers la surface terrestre, son diamètre
se rétracte — donc sa rotation s'accélère — et, la
surface une fois atteinte, la tornade est formée.
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