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| METEO FRANCE - Santorio (Santorre)
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Niveau d'explication :
Médecin italien (1561-1636). Il enseigna à Padoue
et à Venise et publia sous le nom de Sanctorius
(jusqu'au XVII e siècle, il était usuel que les
savants européens écrivent avec un nom latinisé).
En tant que chirurgien, il améliora les techniques
de trachéotomie ; mais il est surtout connu pour
ses expériences sur la mesure de certains
paramètres de l'organisme humain, qui
introduisaient les méthodes de la physique en
médecine et rompaient avec la théorie qualitative
des humeurs, héritée des très grands médecins de
l'Antiquité : le grec Hippocrate (vers 460 - vers
377 avant notre ère), le gréco-romain Claude
Galien (vers 131 - vers 201 de notre ère) ; ainsi
découvrit-il par exemple, en mesurant sur une
balance les variations du poids du corps, la
"perspiration insensible", c'est-Ã -dire
l'élimination de la vapeur d'eau par le corps
autrement que par transpiration . Cette approche
nouvelle de l'étude de l'organisme par
l'expérimentation quantitative, qui fait de
Santorio le fondateur de la physiologie
expérimentale, se retrouve dans sa méthode de
mesure de la température interne.
L'observation des variations de température était
alors possible grâce à des "thermoscopes",
reprenant certains instruments qu'avaient conçus
déjà des savants grecs de l'Antiquité : ainsi,
dans celui inventé au 1 er siècle de notre ère par
le mathématicien et ingénieur Héron d'Alexandrie,
ou Héron l'Ancien, l' air piégé par l'eau d'un
tube vertical dans un ballon rigide fermant ce
tube descendait par détente ou montait par
compression suivant que la température croissait
ou décroissait. À la Renaissance, les projets de
conception de tels "thermoscopes", comme
d'ailleurs de bien d'autres appareils de mesure,
étaient communs à tout un cercle de savants
vénitiens, au premier rang desquels figurait
Galilée ; cependant, ces thermoscopes ne
comportaient pas d' échelle numérique permettant
d'attribuer une valeur à la température elle-même
: c'est à Santorio que revient l'initiative
d'avoir appliqué à ce genre d'instruments une
échelle de repérage, en sorte qu'on peut le
considérer comme l'inventeur du thermomètre . Bien
qu'il soit délicat de préciser le parcours
historique qui a abouti à cette invention, on peut
avancer que Galilée, à la limite entre les XVI e
et XVII e siècles, avait repris le système de
Héron en renversant verticalement une carafe d'air
en forme de boule à long col sur un vase clos en
partie rempli d'eau ; Santorio eut alors l'idée
d'appliquer à cet instrument les méthodes
suggérées au XI e siècle par le médecin,
philosophe et mystique arabo-iranien Avicenne
(980-1037), qui recourait à des soins distincts en
fonction de ce qu'il appelait des "degrés" de
chaleur ou de froid : c'est avant 1612 qu'il
définit les trois premiers "degrés" de mesure de
la température en marquant sur le col du
thermoscope de Galilée trois niveaux de la surface
de l'eau correspondant respectivement à la boule
couverte de neige , à la boule chauffée par une
bougie et au milieu entre les deux niveaux
précédents. Santorio perfectionna beaucoup ce
système par la suite et, en 1626, il fit connaître
sa mise au point du premier thermomètre médical :
le thermoscope y était pourvu d'une échelle
numérique complète, qui évaluait la variation de
température due à l'air expiré en mesurant la
longueur de la descente de l'eau dans le tube au
terme de 10 battements d'un pendule spécial
associé à l'instrument.
Cet appareil de mesure souffrait encore de
nombreuses imperfections, Ã commencer par la
dépendance à l'égard de la pression atmosphérique
; il n'en constitua pas moins le premier exemple
de repérage numérique de la température. La
thermométrie n'était d'ailleurs pas le seul
domaine de recherche instrumentale exploré par
Santorio, qui inventa, par exemple, un hygromètre
mesurant le déplacement d'une boule de plomb
suspendue au milieu d'une corde, laquelle, fixée Ã
un mur par ses extrémités, se raccourcissait plus
ou moins suivant l' humidité .
Droits de reproduction et de diffusion réservés METEO FRANCE 2003 |
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